II. Le phénomène de
l’absorption de CO2 grâce à la photosynthèse
a) Les 2
« types » de CO2et l’importance de la photosynthèse
Contrairement à
l’essence, le bioéthanol est issu des végétaux et offre une source d’énergie
qui se renouvelle chaque année au rythme des récoltes, alors que pour le
pétrole, nous puisons dans une source tarissable enfouie dans les sols depuis
des millions d’années.
Il existe un CO2 bienfaiteur et un CO2 néfaste pour l’environnement :
Les plantes utilisées pour produire l‘E85 absorbent naturellement le dioxyde de carbone pour pousser. C’est le phénomène de photosynthèse qui permet cela. La photosynthèse transforme le carbone minéral en carbone organique. Ce mécanisme est fondamental pour le monde vivant car pour libérer l’oxygène indispensable à la vie, les plantes ont besoin d’énergie lumineuse, mais aussi de transformer l’eau provenant du sol et le CO2 en molécules biologiques. La photosynthèse est un processus qu’utilisent les végétaux, notamment les plantes et les algues (tout ce qui est plancton végétal), pour survivre et croître. Sans le CO2 la vie serait impossible sur notre planète. Il est nécessaire de régénérer le dioxygène de l’atmosphère consommé par la respiration des êtres vivants et par les combustions.
Ce que traduit le
schéma suivant est la relation totale entre le cycle du carbone et celui de
l’oxygène : en effet la photosynthèse intervient dans les 2 cycles.
D’abord l’oxydation (perte d’électrons) est réalisée lors de la respiration et
de la fermentation et grâce aux combustions vives de matières organiques
combustibles. Elle produit du dioxyde de carbone atmosphérique ou dissous (en
solution dans les eaux) : on trouve alors le carbone minéral.
C’est alors à ce moment qu’intervient la photosynthèse, en 2 étapes :
- elle fixe le CO2 et
effectue la réduction (capture d’électrons) du carbone minéral : en effet,
le carbone minéral est présent sous forme oxydé ; or dans les végétaux
photoautotrophes, le carbone organique est sous forme réduite.
- grâce au carbone organique, elle peut produire du dioxygène
atmosphérique ou dissous qui servira à la respiration des êtres vivants.
Voici une représentation très simple de ce cycle dans lequel la photosynthèse est indispensable :
La photosynthèse utilise l'énergie solaire pour synthétiser la matière
organique en fixant le carbone. Les végétaux sont capables, en captant cette
énergie grâce à leur chlorophylle, de transformer le CO2 et l’eau en glucides
et de dégager le dioxygène dans l’air (1) :
CO2 + H2O + énergie solaire ------------> CH2O + O2 (1)
La respiration est l'inverse de la photosynthèse: à partir de l'oxygène
libre O2, elle transforme toute matière organique en dioxyde de carbone CO2.
Elle est illustrée par l’équation (2) :
CH2O + O2 ------------->
CO2 + H2O (2)
Ainsi le CO2
serait
bénéfique pour l’environnement lorsqu’il y a
un cercle vertueux. Cependant, du dioxyde de carbone
"indésirable" vient s’ajouter à celui
déjà
présent dans l’atmosphère. Ce sont principalement
les activités agricoles, les
rejets industriels et ceux des pots d’échappement des
voitures qui sont à
l’origine de ce phénomène. En puisant une ressource
enfouie depuis des millions
d’années et en la rejetant dans l’atmosphère
par le biais de la combustion de
l’essence, nous ajoutons du dioxyde de carbone qui contribue
à l’effet de
serre. Il n’y a pas de cercle vertueux dans ce cas là. Le
pétrole par exemple
provient de la décomposition de la matière organique
formée de débris végétaux
et animaux marins microscopiques (plancton) qui se sont
accumulés au fond de la
mer et ont été mélangés à des
sédiments minéraux.
Voici un récapitulatif des émissions de gaz à effet de serre par secteur en millions de tonnes de CO2 en France :
Emissions de gaz à
effet de serre en France, par secteur, en millions de tonnes d’équivalent
carbone
(Source :
Institut Français de l’Environnement)
b) L’avantage du bioéthanol
Cette étude rejoint le bioéthanol E85. Le bioéthanol est issu des cultures agricoles des plantes riches en sucre (betteraves, topinambours, canne à sucre...) ou en amidon (pomme de terre, céréales).
c) Quelques aspects
environnementaux et énergétiques
Au niveau du bilan
énergétique, les synthèses des biocarburants ont fait des progrès. En effet, si
pour produire 1L de biocarburant, il faut consommer l'équivalent de plus de 1L
de ce carburant, il n'y a aucun intérêt énergétique à le produire. Si le ratio
est supérieur à 1(quantité d'énergie dégagée par 1 L de biocarburant / quantité
d'énergie nécessaire à la production de 1 L de biocarburant), il y a un intérêt
énergétique. Or le ratio est proche de 1.1 pour le bioéthanol issu du blé, et
de 1.6 pour le bioéthanol à base de betterave sucrière.
Au niveau
environnemental, il est certain que la production agricole des plantes
nécessaires au bioéthanol peut entraîner des pollutions locales. Certains
voyaient même dans les biocarburants une manière pour l'agriculture de produire
toujours plus, et que donc cela entraînerait des pollutions chimiques
importantes. Pourtant, la culture de ces plantes peut se faire dans des
conditions non nuisibles pour l'environnement ; de plus, l'agriculture joue le
rôle de gestionnaire de l'espace, et contribue à dynamiser les campagnes.
Aussi, dans un contexte de politique agricole commune, les cultures de plantes
destinées à la fabrication de bioéthanol est un moyen de valoriser des terres
actuellement en jachère. On estime d'ailleurs, que si en France on incorporait
5% d'esters dans le gasoil et 5% de bioéthanol dans l'essence, il faudrait 250
000 Ha de plantes produisant du bioéthanol et 1 000 000 d'hectares de colza.
Conclusion de la partie :
Le fait que la combustion de l’éthanol émette du dioxyde de carbone (CO2) est compensé par l’absorption préalable de CO2 par les plantes qui le composent.
En roulant au bioéthanol, nous réduisons les renvois néfastes dans l’atmosphère, nous respirons donc mieux et contribuons également à diminuer considérablement le réchauffement climatique et autres effets dévastateurs de la pollution due aux carburants fossiles.